• Les phoques

    Des animaux bien connus

    Les phoques sont des animaux tellement bien connus qu'il est sans doute inutile de les présenter : tous sont regroupés dans l'ordre des pinnipèdes, qui compte 34 espèces dans le monde (les phoques, les otaries, les otaries à fourrures, les lions de mer, les éléphants de mer, les léopard de mer, les morses).


    Concurrents des pêcheurs ?

    Dans beaucoup de régions du monde, les phoques sont mal vus des pêcheurs qui n'acceptent pas de bon coeur de devoir partager les poissons avec eux : s'ils en ont l'occasion, les pêcheurs n'hésitent donc pas à abattre un phoque ou l'autre... Lorsque des phoques ont appris à se servir des poissons pris dans les filets des pêcheurs pour profiter d'un repas d'un repas facile, ils peuvent occasionner d'importants dégâts, ce qui ne facilite bien entendu pas la cohabitation !


    Le phoque moine, victime de tous les maux

    Le phoque moine est la seule espèce de phoque à vivre dans les mers chaudes : c'est aussi le seul phoque menacé de disparition imminente... On en trouve actuellement deux espèces : la première vit autour de l'archipel de Hawaï dans l'océan Pacifique, l'autre en Méditerranée et sur quelques côtes africaines. Une troisième espèce vivait autrefois dans les Caraïbes, mais elle est considérée comme éteinte, plus aucun spécimen n'ayant aperçu depuis plusieurs dizaines d'années. Le phoque moine de Méditerranée était auparavant répandu sur tout les rivages de cette mer, mais il s'est dangereusement raréfié. Ce malheureux phoque cumule une multitude de problèmes : il est persécuté par les pêcheurs, ses lieux de reproduction disparaissent suite à l'aménagement des plages pour le tourisme, il est dérangé par les vacanciers dans ses derniers refuges, ses proies se font rares à cause de la pêche industrielle. 5 000 phoques moines vivaient en Méditerranée il y a 50ans, mais aujourd'hui il ne survit plus qu'en Grèce et en Turquie où ses effectifs sont estimés à environ 200 individus. Quelque 300 phoques vivent le long des côtes du Sahara occidental et de Mauritanie, ainsi qu'un petit groupe dans l'archipel de Madère. Les importants programmes de conservation mis en oeuvre depuis plusieurs décennies ont permis d'éviter la disparition totale du phoque moine en Méditerranée, mais l'avenir à long terme de ce mammifère marin rarissime est long d'être assuré...


    Hôpitaux pour les phoques

    La pollution des mers menace localement les populations de certains phoques : lorsque leur proies sont contaminés par des produits chimiques toxiques, les phoques peuvent eux-mêmes tomber malades. C'est le cas notamment dans la mer du Nord. Depuis quelques dizaines d'années, plusieurs  épidémies y ont provoqué la mort de dizaines de milliers de phoques veaux marins : d'après les spécialistes, ce serait le mauvais état de santé des animaux suite à la pollution de leurs proies qui aurait permis à ces maladies de faire autant de victimes. Dans plusieurs pays riverains de la mer du Nord, des associations de protection de la nature ont créés des hôpitaux pour les phoques : les individus malades, blessés ou affaiblis de même que les nouveaux-nés séparés de leur mère, y reçoivent des soins avant d'être relâchés en mer. Plusieurs milliers de phoques ont déjà pu être sauvés grâce à l'action de ces centres très spécialisés.



    Massacres pour les peaux

    Pendant plusieurs siècles, l'homme a perpétré de véritables massacres contre les phoques et les otaries. À la recherche de peaux, les chasseurs s'aventurent dès le XVIIe siècle sur toutes les mers du monde où se trouvaient des colonies de ces animaux, qui furent abattus par millions. Aujourd'hui, ces espèces bénéficient des mesures de protection. Même si leurs effectifs sont pour la plupart stables, ils demeurent largement inférieurs à ce qu'ils étaient avant le début de la chasse industrielle, et plusieurs espèces sont toujours menacées, comme l'otarie à fourrure de Guadeloupe, le lion de mer de Steller, le lion de mer de Nouvelle-Zélande...


    Bébés phoques du Canada

    Des phoques sont encore chassés en divers endroits du monde à l'heure actuelle. La chasse aux bébés phoques ("blanchons") pratiquée par les chasseurs canadiens de Terre-Neuve est sans doute la plus célèbre. Elle fait chaque année l'objet de campagne de protestation très intense. Le phoque du Groenland, l'espèce concernée, n'est pas menacé : sa population au Canada est estimée à près de 5 millions d'animaux. Doit-on pour autant accepter que cette chasse cruelle ait lieu ? Mais peut-on interdire aux habitants de cette régions isolée d'exploiter une de leurs ressources naturelles ? Le débat est loin d'être clos...


    Phoque ou otarie ?

    Les phoques et les otaries se ressemblent tellement qu'il peut paraître difficile de les distinguer. Quelques détails permettent cependant de savoir à qui l'ont a affaire. Les phoques n'ont pas d'oreilles externes, leurs membres ("nageoires") sont couverts de poils et les membres postérieurs ne peuvent être tournés vers l'avant (c'est pourquoi les phoques glissent sur le ventre à terre, tandis que les otaries se servent de leurs membres postérieurs pour sautiller).


    Des phoques dans le lac Baïkal

    Le lac Baïkal, en Sibérie, est le plus profond lac d'eau douce au monde. Il héberge une espèce particulière de phoque, auquel il a donné son nom : le phoque du lac Baïkal. C'est une des plus petites espèces de phoques. Il Pâtit d'une chasse exagérée : on estime que près de 10 000 phoques, presque tous de jeunes animaux, sont abattus chaque année, ce qui est beaucoup trop pour une espèce dont la population totale n'est que d'environ 80 000.


    En savoir +

    Quelques populations de phoques veaux marins vivent dans des lacs d'eau douce, au Canada et en Finlande.

    Le gouvernement canadien a autorisé l'abattage de près d'un million de bébés phoques en 3 ans.

     

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